jeudi 2 juin 2011

RETEX Fukushima : "The tsunami hazard was underestimated"

Le RETEX des événements de Fukushima commence. Après la solidarité et la compassion, les différentes enquêtes de retour d'expérience permettront de renforcer la sécurité des installations nucléaires ailleurs dans le monde.
Le premier rapport est celui de l'AIEA, dont les enquêteurs se sont rendus au Japon du 22 mai au 1er juin.


Ils ont d'abord rendu public un rapport préliminaire (Preliminary Summary), qui sera suivi d'un rapport final publié entre les 20 et 24 juin lors d'une conférence de l'AIEA à son siège de Vienne.


Ce rapport souligne la réactivité des Japonais et la qualité exemplaire des réponses apportées à cet événement. Mais si la réponse à ce risque exceptionnel a été exemplaire, son anticipation et sa prévention ont été insuffisantes,

le rapport conclut que le risque a été "sous-estimé" :

" The tsunami hazard for several sites was underestimated. Nuclear designers and operators should appropriately evaluate and provide protection against the risks of all natural hazards, and should periodically update these assessments and assessment methodologies in light of new information, experience and understanding.
Defence in depth, physical separation, diversity and redundancy requirements should be applied for extreme external events, particularly those with common mode implications such as extreme floods.


le compte rendu détaillé sur le site de l'AIEA : International Fact-Finding Mission Updates


autre article de synthèse de ce rapport par le magazine Challenges : Fukushima : le risque de tsunami a été sous-estimé (AIEA)

samedi 29 janvier 2011

La résilience du soldat américain
















Il faut lire de tout urgence l'excellent article de Philippe Leymarie :
Le « fitness spirituel » de l’armée américaine sur le blog Défense en ligne ( jeudi 27 janvier 2011).




"l’homme est l’instrument premier du combat"

On y apprend que l'armée américaine a développé un programme de « réarmement moral » de ses soldats.
En renforçant 5 domaines constitutifs du combattants l'armée US compte le rendre plus résilient et ainsi limiter les effets de stress post-traumatiques liés aux engagements en Irak et en Afghanistan.

Les 5 domaines de ce blindage moral sont :
- le physique (physical) à base d'endurance, musculation, entraînement intensif et alimentation saine (Performing and excelling in physical activities that require aerobic fitness, endurance, strength, healthy body composition and flexibility derived through exercise, nutrition and training.) ;
- le moral ou force morale (emotional) : exercices développant la confiance en soi et permettant de positiver face à n'importe quel événement (Approaching life’s challenges in a positive, optimistic way by demonstrating self-control, stamina and good character with your choices and actions.) ;
- le social : un réseau d'amis partageant les mêmes idéaux, qui renforcent cette confiance en soi, en sa valeur en ses principes (Developing and maintaining trusted, valued relationships and friendships that are personally fulfilling and foster good communication including a comfortable exchange of ideas, views, and experiences.) ;
- le spirituel : développer une croyance qui renforce les valeurs acquises par la famille, les réseaux sociaux et la force morale (Strengthening a set of beliefs, principles or values that sustain a person beyond family, institutional, and societal sources of strength.) ;
- la famille : environnement sain, sécurisant et aimant (Being part of a family unit that is safe, supportive and loving, and provides the resources needed for all members to live in a healthy and secure environment.).
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Au-delà des critiques, que cette vision traditionaliste mise en place par des technocrates issus de l'administration Bush ne peut manquer de susciter, ce renforcement moral du combattant américain ne peut pas laisser indifférent si l'on s'intéresse aux thèmes de la résilience et des risques humains :
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- la technologie ne fait pas tout et les meilleurs blindages mis en place sur le véhicules ne couvriront pas la fragilité des hommes ;
- la guerre est un phénomène psychologique destructeur et nécessite que la communauté des combattants soit la plus soudée possible pour y faire face (résilience) ;
- l'humain reste le phénomène le plus important pour gagner des batailles (l'armée américaine l'avait peut-être oublié en misant exclusivement sur la technologie) ;
- la résilience d'un groupe n'est pas un phénomène automatique mais se construit patiemment (voir mon billet sur les HRO : HRO : High Reliability Organizations : haute fiabilité organisationnelle );
- par delà les dérives (incontournables avec la manière excessive dont les Américains savent s'attaque aux problèmes pour les régler), cette méthode peut inspirer la manière de recréer au sein d'une nation de la résilience, de la confiance et une identité nationale renforcée en chassant la spirale de l'anxiété par celle du positivisme en des valeurs communes, partagées et reconnues (voir mes billets sur ce sujet, notamment : Résilience, débat sur l'identité nationale et livre blanc sur la défense et la sécurité nationale et Débat sur l'identité nationale : quelle utilité ? )
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- il est donc finalement étonnant (mais la vision française est biaisée) que ce programme n'insiste pas également sur la nécessaire reconnaisance de la Nation dans le bien-fondé de la mission militaire. Cet aspect (moins prégnant aux Etats-Unis, où la Nation soutient ses Boys, qu'en France où l'indifférence domine) est essentiel pour que le soldat se sente compris et soutenu. Si les limites à cette compréhension sont celles du microcosme qu'on lui demande de se créer autour de lui (famille, réseau social), il restera vulnérable lorsqu'il s'apercevra que le reste de la Nation demeure soit indifférent, soit hostile à son engagement.
Ce ne sont que quelques pistes de réflexions. Une fois encore, il importe de rester prudent face à ce programme qui comporte certains excès. Ce qui reste rassurant, c'est le retour à l'humain, après les excès du tout technologique.


POUR ALLER PLUS LOIN :
CITATIONS
"Les facteurs moraux représentent l'un des aspects les plus importants de la guerre. [...]
c'est une bien pauvre philosophie qui édicte règles et principes à l'exclusion des forces morales [...]
Toute règle se rapportant aux forces physiques devrait intégrer le rôle qu'y jouent les facteurs moraux [...]
Les forces physiques sont la hampe de bois, les forces morales le métal noble" (Clausewitz, De la guerre, traduction de Laurent Murawiec, Livre III, chap III : Les facteurs moraux).
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"l’homme est l’instrument premier du combat ; il ne peut être rien de sagement ordonné dans une armée, constitution, organisation, discipline, tactique, toutes choses qui se tiennent comme les doigts d’une main, sans la connaissance exacte de l’instrument premier, de l’homme, et de son état moral en cet instant définitif du combat»
(colonel Ardant du Picq, Études sur le combat, 1868.)

« tout ce qui se fait dans une armée doit avoir pour but d’accroître et de fortifier sa force morale » Maréchal FOCH

dimanche 23 janvier 2011

Exercice d'évacuation à la centrale : les habitants n'ont pas joué le jeu !

J'ai abordé à plusieurs reprises le fait que le citoyen est le premier acteur face aux risques.
En l'absence de culture de préparation citoyenne de réaction face aux risques, même les plans les plus aboutis, même l'organisation étatique la plus robuste n'empêcheront pas la panique, les mauvaises réactions et donc la transformation de l'événement en crise puis en échec.
Notre pays est singulièrement vulnérable sur ce point.
L'article de La Voix du Nord du mercredi 19.01.2011 dans lequel on apprend que les habitants ont refusé de s'impliquer dans l'exercice de sécurité civile est emblématique de cette situation :
"1750 foyers auraient dû participer à l'exercice d'évacuation autour de la centrale nucléaire de Gravelines. Finalement, peu ont joué le jeu. "

dimanche 26 décembre 2010

La société de la peur

L'éditorial d'Yves Thréard (Le Figaro , 10 décembre 2010) est resté largement inaperçu dans le vacarme médiatique, qui a fait de cet événement naturel un événement insupportable voire surnaturel.
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Pourtant, cet éditorial pointe bien les défaillances de notre société de la peur, société du risque, qui ne supporte plus ni l'imprévu, ni les dysfonctionnements.
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Au lieu de renforcer les solidarités, la culture de préparation et donc la résilience, l'événement a surtout attiser la défiance et la recherche de boucs émissaires.

Dans ce climat délétère, cet éditorial est salutaire, dommage qu'il n'ait rencontré que peu d'écho !

EXTRAITS :

«Ce n'était qu'une brève tempête de neige en décembre !
Comme il peut en survenir ce mois-là. Comme nous souhaitons en voir toujours, pour nous rappeler le rythme des saisons.
Ses conséquences ont pourtant suscité l'une de ces polémiques dont nous avons le secret. Aussi ridicule que symptomatique des tares dont souffre la France d'aujourd'hui.
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Sérieusement, y avait-il des raisons de se plaindre parce que les flocons tombaient plus dru que prévu ? Parce que, pendant 24 heures, la circulation automobile était rendue impossible en quelques endroits ? Parce que certains d'entre nous n'ont pas pu rentrer chez eux comme d'habitude ?
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Avons-nous à ce point perdu le sens de l'imprévu, du risque, de la vie ?
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Voudrions-nous qu'elle soit réglée comme du papier à musique ?
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Cet épisode est révélateur de nos peurs.
Incapables que nous sommes devenus de nous prendre en charge. Ce qui n'est pas le moindre des paradoxes, à l'heure où l'individualisme domine. Immédiatement, c'est la faute de l'État. L'État protecteur, dont nous ne cessons de nous défier, mais duquel nous exigeons tout. Du gouvernement, qui n'en fait jamais assez. Qu'il fasse trop chaud ou trop froid, il a tort, il est coupable.
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Apprenons à vivre autrement que dans cette société de l'instant, du zéro défaut.
Quelques-unes de nos peurs se dissperont alors. Peut-être.»

POUR ALLER PLUS LOIN :

Mes précédents billets traitant de la peur dans notre société :

jeudi 9 décembre 2010

POUR UNE RESERVE DE SECURITE NATIONALE

Le 14 décembre, au cours d’une conférence de presse, les sénateurs Joëlle GARRIAUD-MAYLAM et Michel BOUTANT présenteront les principales conclusions de leur rapport d’information : « POUR UNE RESERVE DE SECURITE NATIONALE »
EXTRAITS :

"La France doit pouvoir faire face à plusieurs types de crise : des conflits régionaux, des actes terroristes majeurs, des catastrophes naturelles ou des pandémies. Or, ces crises sont susceptibles de saturer les capacités des forces d’active des armées, des services de sécurité et de secours.
La commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées a donc souhaité savoir dans quelles mesures les réserves militaires et civiles peuvent apporter un renfort aux forces d’active.
Après un diagnostic approfondi, le rapport de la mission sénatoriale propose une série de mesures de nature à accroître la réactivité des réservistes lors du déclenchement de la crise. La mission a, notamment, élaboré une proposition de loi tendant à insérer dans le code de la défense un nouveau cadre juridique de « réserve de sécurité nationale » qui permettra de fiabiliser le recours aux réserves militaires et civiles afin de prolonger et d’amplifier la capacité de l’Etat à faire face à ces crises, à intervenir plus efficacement et à mieux protéger la population.
EN SAVOIR PLUS :

Vidéo de Michel BOUTANT et Joëlle GARRIAUD-MAYLAM sur l'état des lieux de la réserve militaire et civile en France

dimanche 28 novembre 2010

HRO : High Reliability Organizations : haute fiabilité organisationnelle

Les HRO : une approche « construite » de la sécurité

L'acronyme HRO désigne les High Reliability Organizations, il est traduit en français par HFO pour haute fiabilité organisationnelle. Il s'agit d'une discipline qui aborde la sécurité sous l'angle de la fiabilité organisationnelle.
Pour mieux appréhender les HRO et avant de vous en proposer mon analyse dans un prochain billet, je vous propose, à travers la lecture de deux extraits, de vous intéresser à cette discipline de gestion des risques née il y a 20 ans aux Etats-Unis.
"Suite à l’accident de Three Mile Island, les travaux de Rubinstein (1979, cité par Vicente, 1999) montrent qu’on ne peut aborder la sécurité sous le seul angle des opérateurs de première ligne, mais qu’il faut élargir le spectre d’analyse au fonctionnement organisationnel du système socio-technique.
Si les premiers travaux ont cherché à comprendre pourquoi les systèmes complexes étaient générateurs d’accidents (théorie de l’accident normal de Perrow, 1984 ; modèle de la sécurité emboitée, Reason, 1997), un courant de recherche regroupé sur le nom HRO « Hight Reliability Organizations » a pris un paradigme d’étude opposé qui est celui de comprendre comment certaines organisations sont arrivés à être ultra-sûres.
Il ressort de ces travaux que la sécurité est une propriété qui émerge des relations, rites et mythes existant au niveau de l’individu et du groupe, mais plus encore au niveau de l’organisation tout entière (Rochlin, 2001).
La sécurité est construite par l’organisation de façon à répondre aux demandes de l’environnement. Les organisations à haute fiabilité sont le fruit d’une bonne adaptation entre les demandes extérieures et la structuration des unités de l’organisation. Cela a pour conséquence qu’il n’existe pas une seule manière d’organiser la sécurité mais que plusieurs manières peuvent exister. La vision d’une sécurité construite, contingente de l’environnement et adaptative aux situations explique que la sécurité est un équilibre circonstanciel entre les hommes, l’organisation, les outils et les situations. Il est important de comprendre comment les acteurs négocient leur participation à l’organisation. C’est dans cet équilibre qui s’est construit avec l’expérience que repose la pérennité de la sécurité. La modification de cet équilibre suite à des changements organisationnels ou à des évolutions technologiques comme l’est l’automatisation de certaines tâches est une source de fragilisation de la sécurité (Gras, 1993), jusqu’à ce qu’un nouvel équilibre soit construit. Bourrier (1999) souligne qu’il est actuellement impossible de proposer une liste de signaux avant-coureurs d’un manque de fiabilité organisationnelle. On décrit par contre un certain nombre de caractéristiques des organisations qui participent à la construction de la sécurité. Ces caractéristiques dépassent les attitudes individuelles et les modèles collectifs de cognition pour s’étendre aux structures et ressources administratives qui rendent possible le développement d’une intelligence organisationnelle, et surtout d’un esprit d’inventivité en terme de sécurité. Elles doivent faire partie d’un processus d’apprentissage en action qui ne s’achève jamais (Turner & Pidgeon, 1997). Le projet HRO décrit les caractéristiques suivantes :
  • redondance des canaux de décision,
  • redondance du contrôle entre les acteurs,
  • accord sur les buts au sein de l’organisation,
  • centralisation et décentralisation des décisions lorsque les circonstances l’exigent,
  • entraînement et recyclage permanent.

Ces caractéristiques ne constituent pas un modèle organisationnel, mais un ensemble d’outils dont dispose l’organisation pour faire face aux défis sécuritaires."

EXTRAITS de l'aricle de Bruno Tiberghien "LES TERRITOIRES À DANGEROSITÉ INHÉRENTE" :

"Sans revenir dans le détail sur l’ensemble de ce qui constitue ce corpus théorique, nous pouvons rapidement rappeler que les travaux de Weick et Sutcliffe (2001) sur les organisations nécessitant une grande fiabilité (OHF) mettent en avant 5 processus clés permettant de maintenir, au quotidien, un management de l’inattendu :

  • l’attention portée aux échecs plutôt qu’aux succès;
  • la méfiance envers la simplification des interprétations;
  • la sensibilisation aux opérations (et leur caractère délicat);
  • l’obligation de résilience;
  • la déférence envers l’expertise, pour garantir la fluidité du système de prise de décision.

La combinaison de ces cinq processus permet de produire un état de « vigilance collective » (mindfulness), une sorte d’état d’alerte permanent, grâce à la qualité des interactions au sein de l’organisation. Être attentif consiste ici à développer une conscience aiguë des détails discriminatoires ainsi qu’une capacité accrue à découvrir et à corriger les erreurs qui pourraient se transformer en crise. "

POUR EN SAVOIR PLUS :

L’évaluation de la sécurité lors de la validation de nouveaux concepts dans les systèmes complexes et ultra-sûrs : l’exemple du contrôle du trafic aérien

LES TERRITOIRES À DANGEROSITÉ INHÉRENTE : UN DOMAINE D’EXTENSION DES THÉORIES SUR LA FIABILITÉ ORGANISATIONNELLE?
Par Bruno Tiberghien

FIABILITÉ ORGANISATIONNELLE ET MAÎTRISE DE LA TENSION ENTRE CONTRÔLE ET ÉCOUTE DANS LA GESTION DES FEUX DE FORÊT : APPROCHE COMPARÉE FRANCE/ÉTATS-UNIS

Le projet HRO sous les feux des médias

High Reliability Organizing : site américain consacré à la HRO

samedi 20 novembre 2010

Comment développer la culture et la réponse des citoyens aux risques?




Lundi 13 Décembre 2010 Centre de conférences Edouard VII, Opéra - Paris IX
En partenariat avec la Direction de la Sécurité Civile, le Ministère de l'Intérieur, de l'Outre-Mer, des Collectivités territoriales et de l'Immigration
Ce colloque a pour ambition :
  • identifier les diverses approches de la culture du risque en France
  • identifier les moyens pour développer et diffuser cette culture du risque
  • s’interroger sur la manière d’entretenir et de nourrir cette culture au sein des populations.
Dans une société se faisant régulièrement l'écho d'événements rappelant la vulnérabilité des hommes dans les interactions qu'ils entretiennent avec leur milieu, le besoin d'une connaissance approfondie de leur environnement se manifestant notamment par l'acquisition d’une conscience et d’une culture du risque communes se fait de plus en plus sentir. En effet, toute personne par son comportement concourt à la sécurité civile. Cette participation repose sur l’expression concrète de certaines valeurs communes : l’acquisition de la connaissance des risques encourus dans notre environnement proche ou éloigné et l’apprentissage des gestes de premier secours et l’application des consignes de sécurité.Or, la récurrence d’événements mettant en péril de plus en plus de vies humaines, doublée de l’incompréhension des sinistrés face à l’ampleur d’un événement majeur, interroge sur la capacité des individus à se sentir concernés par les risques au point de mettre en pratique de manière naturelle et autonome les comportements adaptés de prévention et de protection.
En France, les récentes catastrophes naturelles telles que la tempête Xynthia qui a frappé le littoral atlantique ou encore les fortes intempéries qui se sont abattues dans le Var ont parfois mis en avant la difficulté de gérer des crises dans l’urgence en l’absence d’une culture du risque solidement ancrée au sein de la population française. Il devient donc primordial de mobiliser les efforts de communication, d’information et d’apprentissage des gestes justes notamment vers les plus jeunes. Concernant les risques majeurs (naturels et technologiques) les pouvoirs publics et leurs relais s’attachent à réaliser des supports d’information pour favoriser la diffusion de la culture des risques. A titre d’exemple, des sites internet spécifiques conçus par les pouvoirs publics et des associations fortement investies dans la propagation de cette culture appellent le citoyen à s’emparer de cette connaissance pour qu’il devienne un membre éminemment incontournable de la Sécurité civile. Ainsi, le prix d'une satisfaction par les pouvoirs publics de tous les besoins exprimés par les populations étant exorbitant pour la collectivité, chacun doit prendre conscience qu’il peut concourir au bien être de tous, devenir le propre acteur de sa sécurité et, par ce biais de la sécurité collective.
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Pour aller plus loin :
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Mes billets sur la culture de préparation citoyenne face aux risques :

lundi 15 novembre 2010

Guerre et paix au XXIe siècle, comprendre le monde de demain

Guerre et paix au XXIe siècle, comprendre le monde de demain

Comment se répartira la richesse du monde d’ici 2050 ? Quelles seront les conséquences probables du conflit de plus en plus ouvert entre les Etats-Unis et la Chine ? Telles sont les questions auxquelles répond Christian Saint-Etienne dans son livre Guerre et paix au XXIe siècle, comprendre le monde de demain. Il en parle dans cette émission de Canal Académie.

dimanche 14 novembre 2010

Gestion des risques futurs : Atlas des futurs du monde

Surpopulation, famine, guerre, pénurie, épuisement des ressources, disparition des espèces…
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Quels risques faut-il se préparer à gérer?
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En 2033, la planète sera-t-elle trop peuplée ? Fera-t-on la guerre à cause de l’eau ? Les Etats-Unis éliront-ils une femme à leur présidence ? Quelles îles auront disparu de la surface de la Terre ? La Chine sera-t-elle la première puissance mondiale ?
2033, l’Atlas des Futurs du Monde cartographie le futur et ses risques.

Ecrit par Virginie Raisson, coauteur des atlas du « Dessous des cartes », l'ouvrage ne prétend pas prédire l’avenir, mais donner à comprendre les mutations en cours pour éclairer le futur d’une manière raisonnée.
Quel enseignement en tirer ? Que l’avenir n’est pas univoque : ce n’est que si nous restons passifs que nous nous réservons le pire des futurs possibles.

Pour en savoir plus :

Un aperçu de l'Atlas des Futurs du Monde ;
Un article du journal Sud Ouest consacré à cet atlas dans son édition d'aujourd'hui
le site du LEPAC (Laboratoire de recherche appliquée, privé et indépendant, spécialisé en politique internationale et prospective) dirigé par Jean-Christophe VICTOR et Virginie RAISSON

dimanche 7 novembre 2010

ARMEES ET MISSIONS INTERIEURES

L’article d’EGEA « Réquisition, pétrole et défense » et un récent débat parlementaire consacré au projet de loi de finance 2011 montrent que l’action des armées dans le cadre des missions intérieures est encore mal connue.
Le livre de
Hacène Belmessous Opération banlieues : Comment l'Etat prépare la guerre urbaine dans les cités françaises n’a d’ailleurs pas vraiment déclenché de débat sur la toile à vocation stratégique.

Dans son billet, EGEA s’interroge sur les notions de sécurité et de crise sur le territoire national. « On le voit, j'ai beaucoup de interrogations, car tout ceci illustre ce qui paraît assez imprécis : le concept de sécurité mérite d'être explicité (d'autant qu'on l'a justifié notamment pour la sécurité intérieure, mais tout le monde pensait alors au terrorisme). De même, la notion de crise (extérieure ou intérieure, d'ailleurs) mérite également d'être approfondie. »

Dans les débats parlementaires, l’interrogation de Michel Vauzelle illustre que l’action des armées sur le territoire national reste méconnue des parlementaires :
« M. Michel Vauzelle : "Je me permets de vous interrompre pour préciser ma question : je n’ignore pas que la police et la gendarmerie sont en charge du maintien de l’ordre à l’intérieur de nos frontières. Mais il figure, dans le programme n°178 du projet de loi de finances pour 2011, programme intitulé « Préparation et Emploi des forces », une action n°7 dédiée au financement des missions intérieures (MISSINT). Y a-t-il une action de l’armée dans le cadre de la lutte anti-terroriste, notamment dans nos banlieues ?"

Réponse de M. Jean-Michel Boucheron, rapporteur pour avis : "L’armée n’intervient sur le territoire national que pour deux types d’actions : d’une part, les opérations de sécurité civile en cas de catastrophes naturelles, comme la pollution des plages par une marée noire, et, d’autre part, le plan Vigipirate." »

Quelques éléments de réponse :

« La stratégie de sécurité nationale, appuyée sur la politique de défense, la politique de sécurité intérieure et de sécurité civile et les autres politiques publiques, trouvera à s’exprimer dans un cadre législatif nouveau. Les orientations qui précèdent appellent une adaptation de l’ordonnance du 7 janvier 1959 portant organisation générale de la défense, désormais codifiée dans le code de la défense, ainsi que du futur code de la sécurité intérieure.
Ces textes devront en effet prendre en compte l’objectif de sécurité nationale et la définition des différentes politiques qui y concourent – politique de défense, politique de sécurité intérieure et de sécurité civile, politique étrangère et politique économique. Ils devront aussi modifier les définitions de concepts relevant de situations ou de contextes qui ne sont plus d’actualité, en particulier la défense civile et la défense économique. Ces notions, qui organisaient la défense face à une invasion terrestre venue de l’Est, doivent être transformées pour correspondre aux risques et défis de la mondialisation.
Ainsi, la défense civile doit-elle laisser la place aux notions actuelles de sécurité intérieure et de sécurité civile, résultant des lois de 2002 et 2004. Ces notions couvrent la protection des populations et la sauvegarde des installations et des ressources d’intérêt général. "
Quant au contrat fixé aux armées de pouvoir engager 10 000 hommes sur le territoire national, le Livre blanc précise :

"Dans le même esprit, un contrat opérationnel de protection est fixé aux armées sur le territoire national. Il s’ajoute aux missions de soutien général qu’y assurent l’ensemble des armées. Il comporte une capacité de déploiement de forces terrestres pouvant si nécessaire monter jusqu’à 10 000 hommes en quelques jours, permettant de contribuer, au bénéfice de l’autorité civile, en priorité à la sécurité des points d’importance vitale, à celle des flux terrestres essentiels pour la vie du pays, ainsi qu’au contrôle de l’accès au territoire. "
POUR EN SAVOIR PLUS :

Les missions intérieures sur le site du Ministère de la Défense
Le billet « 10 000 militaires déployés sur le sol national en cas de crise » sur le site du Salon beige
La protection du territoire national par l'armée de Terre. Fondements, limites et perspectives, IFRI, Focus stratégique n°18, November 2009 (étude de Marie-Dominique CHARLIER qui analyse le recours à l'armée de Terre en vue d'assurer la protection du territoire national)
En attendant que ce débat s'invite sur d'autres sites consacrés à la stratégie !

mercredi 3 novembre 2010

FDNY Lt. says fire service needs culture of extinguishment not safety

FDNY Lt. says fire service needs culture of 'extinguishment not safety'

In a hard-hitting address, Lt. McCormack criticized today's leadership, and said too much emphasis is being placed on firefighter safety.
Lt. McCormack said firefighters are being taught to place their safety above all else, and said the lives of civilians could be put at risk because of it.

Lorsque la culture de précaution (au sens galvaudé de ce terme) gagne même les professions, qui consistent, par nature à prendre des risques.

Notre rapport au risque a donc bien subi une véritable évolution sociétale. Nous n'acceptons plus les risques et il y a bien, comme le dit Ulrich Beck, l'émergence d'une véritable "société du risque".

Heureusement qu'il reste quelques sentinelles, qui, telles le lieutenant McCormack refusent cette évolution !

lundi 25 octobre 2010

"La grippe révèle l'imaginaire de nos sociétés"

Dans un livre qui vient de paraître, Un monde grippé (Flammarion, 350 p., 21 €), Frédéric Keck, anthropologue au CNRS analyse comment nos sociétés réagissent face aux nouveaux risques sanitaires. :
"Nos sociétés ne sont pas fondamentalement différentes des sociétés sauvages ; elles se préparent aux catastrophes futures en se racontant des histoires sur les êtres composant leur environnement. Si l'histoire de la pandémie marche si bien, c'est parce qu'elle touche très profondément à notre rapport à la nature et à la mort.
Par les récits sur les catastrophes à venir, nos sociétés prennent conscience de leur vulnérabilité et se rendent plus fortes en intégrant un nombre croissant d'acteurs – y compris les animaux et les virus."
bonne lecture

vendredi 15 octobre 2010

Risques et crises en Terra Incognita

Risques et crises en Terra Incognita

Patrick Lagadec / Directeur de Recherche à l'Ecole Polytechnique / October 11th, 2010

"les «cygnes noirs» se font de plus en plus «normaux», obligent à tolérer cette perspective dérangeante, et à se mettre en quête d’une nouvelle alliance avec le risque"

Bonne lecture !

mardi 22 juin 2010

Pourquoi les pouvoirs publics sont-ils si malhabiles dans la gestion des risques ?

A lire sur le site du Sénat : "COMPTES RENDUS DE LA MISSION COMMUNE D'INFORMATION SUR LES CONSEQUENCES DE LA TEMPETE XYNTHIA", qui , le mercredi 16 juin procédait à l'Audition de M. François Ewald, professeur titulaire de la chaire d'assurances au conservatoire national des arts et métiers, directeur de l'école nationale des assurances :
Pourquoi les pouvoirs publics sont-ils si malhabiles dans la gestion des risques ?

"M. François Ewald. - Nous nous gargarisons du principe de précaution, instrument à la fois sommaire et efficace de la gestion des risques, mais n'avons guère la culture de la préparation, très développée aux États-Unis.
En 1982, la réalité des catastrophes naturelles était mal connue. L'assurance était aussi celle des élus, qui jusqu'alors devaient aller quémander des secours à Paris en cas de calamité ! Avec la loi de 1982, le risque a été transféré aux assureurs. Aujourd'hui, l'information est pléthorique : les entreprises s'adressent à des agences spécialisées dans l'information sur les catastrophes naturelles. Pourquoi l'administration n'a-t-elle pas disposé de ces services ? Il est vrai que ce sont des informations sensibles, confidentielles. De même, la loi Kouchner de 2002 excluait certaines informations médicales du commerce social ou économique. Mais l'administration gère sommairement des situations qui pourraient l'être plus finement - sachant qu'une information différenciée sur chaque parcelle de terrain est plus délicate à gérer, là où le principe de précaution réduit les marges d'erreur ! Choisir la conduite adaptée, c'est sortir du tout ou rien... "

mercredi 16 juin 2010

"Xynthia : le risque a été minoré"

En complément de mon article précédent (Tempête Xynthia : "DE GRAVES DÉFAILLANCES DANS L'ANTICIPATION DU RISQUE" ) le Figaro d'aujourd'hui livre quelques éléments du rapport de la mission d'inspection interministérielle mise en place par Nicolas Sarkozy.
Selon ce rapport repris par le Figaro, il faut :
  • "Renforcer la culture du risque

Les inspecteurs recommandent la mise en place, dans les zones les plus exposées au danger, d'exercices d'évacuation incluant les populations, de campagnes de communication et d'affiches permanentes. La mission regrette surtout l'absence de plans communaux de sauvegarde, simples et opérationnels, permettant d'organiser les secours en amont. Les préfets devraient à l'avenir encourager leur élaboration."

  • Par ailleurs, le rapport relève "une politique de prévention «peu satisfaisante»

Si la France est dotée «d'un corpus doctrinal élaboré et globalement approprié», la mise en œuvre des règles et principes au plan local révèle de «sérieuses carences». Entre autres, des plans de prévention des risques littoraux peu nombreux, des documents locaux d'urbanisme souvent anciens et dépassés. Exemple en Vendée : sur trente communes visitées, seules dix disposent d'un plan local d'urbanisme approuvé. Une situation qualifiée de «manifestement anormale» par la mission, qui suggère de renforcer la capacité de l'État à exercer un contrôle de légalité en matière d'urbanisme."

  • Enfin, le risque aurait été "minoré" :

"La définition de l'aléa inondation qui sert aujourd'hui de référence n'a pas évolué depuis 1990. Négligeant la mémoire historique des événements extrêmes observés sur le littoral, «ce risque est à l'évidence minoré», souligne la mission, qui précise : le phénomène Xynthia serait «rare mais pas exceptionnel». Les inspecteurs recommandent donc de revoir, à cette aune, tous les atlas des zones inondables sur le littoral atlantique, ainsi que les plans de prévention."

mardi 15 juin 2010

H1N1 : Pandémie grippale et ressenti des entreprises - un RETEX du HCFDC

Alors que l'on attend les résultats des débats du lundi 14 juin 2010 ("gestion des pandémies : H1N1, et si c’était à refaire ?"), il est utile de lire le RETEX ("Position Paper") établi par le HCFDC (Haut Comité Français pour la Défense Civile) sur "la gestion de la crise de la pandémie grippale dans les entreprises et le rapport de ces dernières avec l’Etat".
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On y apprend que les entreprises ont su être réactives, qu'elles ont profité de l'événement pour tester leurs plans de continuité d'activité (PCA), de les actualiser et surtout d'en mesurer l'utilité.
Toutefois, les entreprises ont un "sentiment mitigé" sur la gestion étatique de la pandémie et reprochent notamment à l'Etat un déficit de "lisibilité" et de "communication" : extraits :
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"Face à un dispositif ressenti comme mal adapté et souvent mal compris, tant dans la population, que dans les directions d’entreprises, la gestion de cette crise a généré des incompréhensions et interrogations face à une communication stratégique déficiente de l’Etat et au « non-dit » sur certaines mesures évoquées dans les plans (absence de visibilité et de critères sur les prises ou non prises de décisions).

"les contributeurs à ce rapport pensent que la faiblesse de la communication stratégique et de la planification avec la société civile sont les raisons majeures des difficultés rencontrées dans la gestion de cette crise « larvée », pourtant très fortement préparée par l’Etat."

dimanche 13 juin 2010

gestion de la pandémie H1N1 : et si c’était à refaire ?

Demain, Lundi 14 juin 2010, une "AUDITION PUBLIQUE OUVERTE À LA PRESSE" aura lieu à l'assemblée nationale sur le thème : "gestion des pandémies : H1N1, et si c’était à refaire ?"
Interviendront notamment :
  • M. François Heisbourg, conseiller spécial pour la fondation pour la recherche stratégique
  • M. Patrick Lagadec, directeur de recherche à l’Ecole Polytechnique, spécialiste du pilotage des crises hors cadre
  • M. Emmanuel Hirsch, professeur à l’Université Paris-Sud XI

Cette journée permettra de répondre qux questions suivantes :

  • Comment s’assurer de la fiabilité des informations disponibles ?
  • Comment croiser ces informations avec les plans pré-établis ?
  • Comment associer les citoyens aux décisions ?
  • Comment organiser l’action publique ?

Organisée par Jean-Pierre Door, député et Mme Marie-Christine Blandin, sénatrice, co-rapporteurs de l’étude de l’OPECST (OFFICE PARLEMENTAIRE D’ ÉVALUATION
DES CHOIX SCIENTIFIQUES ET TECHNOLOGIQUES) sur la mutation des virus et la gestion des pandémies cette journée "propose sous le thème « Et si c’était à refaire? » une réflexion sur la manière dont une telle crise sociétale pourrait être prévenue et gérée différemment en tenant compte des retours d’expérience et des variables entre degré de gravité estimé et constaté. La restauration de la confiance en l’expertise par des garanties d’indépendance fait partie du débat."

Le programme est disponible sur le site de l'assemblée nationale

rappel de mes billets précédents traitant de ces retours d'expérience sur la grippe A H1N1 :
RETOUR SUR LA GRIPPE A H1N1 : le "diktat" du principe de précaution

RETOUR SUR LA GRIPPE A H1N1 : audition de Roselyne Bachelot cet après-midi
RETEX GRIPPE A H1N1 : Réflexion historique sur l’échec vaccinal de 2009RETEX GRIPPE A H1N1 : "un échec ou un non-succès, sur les raisons duquel il convient de s’interroger"
RETEX GRIPPE A H1N1 : un "échec à méditer"
RETEX GRIPPE A H1N1 : audition de la ministre et des laboratoires par le Sénat
RETEX GRIPPE A H1N1 : commission d'enquête parlementaire et OMS
commission d’enquête parlementaire sur la grippe A H1N1
RETEX sur la grippe A H1N1 : première contribution de Patrick LAGADEC
Grippe A H1N1 et Principe de précaution
Retour sur la grippe A H1N1 : sur-réaction ou sagesse mal comprise ?

samedi 12 juin 2010

Tempête Xynthia : "DE GRAVES DÉFAILLANCES DANS L'ANTICIPATION DU RISQUE"

La mission d'information du Sénat sur les conséquences de la tempête Xynthia vient de remettre son rapport d'étape. Ce dernier pointe notamment de "graves défaillances dans l'anticipation du risque".
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Les leçons de cette tempête devrait permettre d'améliorer la gestion des risques en France.
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Lors de la séance parlementaire du 12 mai 2010, un déficit de culture du risque en France avait notamment été pointé du doigt. Lors de son audition par le Sénat, M. Yannick Chenevard, président de la Fédération nationale de protection civile, avait "insisté sur le manque de culture du risque. Si des dépenses substantielles sont engagées en vue de protéger les infrastructures, et si l'arsenal juridique et les moyens techniques sont suffisants, la formation des citoyens est, elle, en revanche très insuffisante."
Il "y a vu la principale problématique en matière de prévention. Il a rappelé que la loi de modernisation de la sécurité civile du 13 août 2004 faisait du citoyen le premier de ses acteurs, préconisant de rendre obligatoire pour chaque étudiant, entre la classe de seconde et celle de terminale, de choisir une association de sécurité civile pour s'y former et obtenir ainsi un pré-requis qui lui serait demandé lors des journées d'appel et de préparation à la défense."
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Parmi les premières pistes d'amélioration de la gestion du risque en France, le rapport d'étape prône :

  • une "approche globale et intégrée"
  • la mise en place d'une "véritable gouvernance du risque"
  • "le partage d'expériences devant des évènements qui par définition ne se réduisent pas à un cadre franco-français"
  • "la nécessité de développer une meilleure culture d'un risque menacé d'oubli par son caractère centennal mais qui pourrait s'intensifier du fait de l'élévation du niveau des mers"
Enfin, ce rapport n'hésite pas à souligner "DE GRAVES DÉFAILLANCES DANS L'ANTICIPATION DU RISQUE :
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Tout en constatant le caractère exceptionnel du phénomène météorologique et en se félicitant de cette mobilisation massive et efficace qui a suivi la tempête, votre mission observe que ses conséquences ont été aggravées par une série de défaillances dans l'anticipation du risque.
Elle a identifié ces défaillances dans cinq domaines qui concernent toute la chaîne de gestion du risque :
- une prévision qui n'a pas permis d'anticiper correctement les risques à terre ;
- une vigilance insuffisamment opérationnelle ;
- une prévention incomplète du risque de submersion marine ;
- une occupation des sols exposant au risque d'inondation ;
- un entretien très inégal des digues."
Bonne lecture ! Au plaisir de partager sur vos commentaires !

marée noire en Louisiane : le syndrome Katrina...

Dans le dernier éditorial de Libération, Fabrice Rousselot revient sur la gestion de la marée noire par l'administration américaine.
Cette gestion est typique de notre époque : recherche de responsables, manque de solidarités et de convergences des énergies face à la crise.
Ainsi, en se contentant de stigmatiser la responsabilité de BP et en lui demandant de régler seul le problème, l'administration américaine a choisi une stratégie qui se révèle désormais contre-productive : BP n'a pas été capable de trouver une solution satisfaisante. Mais ce n'est pas BP qui porte seule le poids de cet échec. L'administration américaine est désormais associée à cette incapacité à résoudre la "plus grande catastrophe écologique de l’histoire américaine".
Fabrice Rousselot conclut : "Renvoyant l’image d’un Etat fédéral qui ne met pas assez les mains dans le pétrole, Obama est face à un constat d’échec."
Voir également :

vendredi 11 juin 2010

La question des PLANS : Nécessités tactiques, risques stratégiques


Texte de Patrick Lagadec récemment paru dans la revue Préventique sécurité (Mars-avril 2010).
"Un plan est le fruit d'une prévision. La qualité de cette dernière est donc déterminante pour la pertinence d'un plan. Mais le plan le plus pertinent ne peut jamais cadrer parfaitement la réalité des situations qu'il a mission de maîtriser. Cette observation de portée générale a une signification particulière quand le plan a mission d'être, selon la formule de Patrick Lagadec, un "antidote à la turbulence". L'oublier est un piège qu'il faut éviter."

"le plan peut se transformer en piège si la structuration de la réponse conduit à imposer l'arrêt du questionnement."
Dans cet article, Patrick Lagadec livre :
  • les forces du plan : protection, cohérence, ancrage, précision, efficacité et créativité
  • les pièges du plan : 1- le plan papier / 2- les réponses codifiées / 3- les hypothèses erronées / 4- la négation de l'imprévu / 5- l'oubli du stratégique

Bonne lecture !

jeudi 10 juin 2010

Revue KRISIS : 2 numéros consacrés au phénomène guerre



Repris de http://www.theatrum-belli.com/ : Revue KRISIS : 2 numéros consacrés au phénomène guerre

Au sommaire du N°33 de Krisis :
La Guerre (1)• Jean Haudry / La guerre dans le monde indo-européen préhistorique. • Alain de Benoist / Le héros et les « péchés du guerrier ». • Jean-François Gautier / « Polemos » ou de la nature des choses. • Alain de Benoist / Violence sacrée, guerre et monothéisme. • Yann le Bohec / L’effondrement militaire de l’empire romain. • Document – Ludwig Gumplowicz / La guerre relève de la « lutte universelle » (1883). • Document – Gaston Bouthoul / La guerre ne relève pas de la « lutte universelle » (1951). • Jean-Jacques Langendorf / Les apologistes de la guerre. • Julien Freund / Aperçus sociologiques sur le conflit. • Gabrielle Slomp / Cinq arguments de Carl Schmitt contre l’idée de « guerre juste ». • Stefano Pietropaoli / Définir le Mal. Guerre d’agression et droit international. • Philippe Forget / Liens de lutte et réseaux de guerre. • Bruno Drweski / La guerre de classe a-t-elle disparu ? • Costanzo Preve / La lutte des classes : une guerre des classes ? • Francis Cousin / Contre les guerres de l’avoir : la guerre de l’Etre. • Le texte – Carl von Clausewitz : Grandeurs morales et vertu militaire.
Au sommaire du N°34 de Krisis :
La Guerre (2)• Hervé Coutau-Bégarie / A quoi sert la guerre ? • Bruno Colson / Les historiens et la guerre. • Massimiliano Guareschi et Maurizio Guerri / La métamorphose du guerrier. • Laurent Henninger / Révolution militaire et naissance de la modernité. • Alexandre Franco de Sá / De la guerre des Etats à la guerre des étoiles. • Jure Vujic / Vers une nouvelle « epistémè » des guerres contemporaines. • Entretien avec Martin van Creveld / « Seuls les morts connaissent la fin de la guerre ». • Jean-Jacques Langendorf / Le laboratoire militaire prussien (1814-1914). • André Bach / Etats-Majors allemands et français de la Grande Guerre : de grandes différences culturelles. • Jean-François Gautier / Qu’est-ce qu’un officier ? • Entretien avec Christian Malis / Raymond Aron et le débat stratégique français. • Michel Goya / Dévolution dans les affaires militaires. • Alain de Benoist / Le retour de la France dans l’OTAN. Une analyse sur le vif (2009). • Entretien avec Yves-Marie Laulan / Le retour de la France dans l’OTAN. Une mise en perspective. • Georges-Henri Bricet des Vallons / Privatisation et mercenarisation de la guerre. La révolution de la « génétique » des forces armées américaines. • Jean-Claude Paye / Un épisode la « guerre contre le terrorisme » : les échanges financiers sous surveillance impériale. • Jacques Marlaud / De l’expérience intérieure au robot de guerre. Survol de l’Occident militaire. • Yves Branca / La quatrième guerre mondiale selon Costanzo Preve. • Le texte – Johann Friedrich Constantin von Lossau : Que l’histoire est nécessaire à la profession des armes.

lundi 17 mai 2010

Patrick Lagadec, le visionnaire du risque

Vincent Giret - 01/06/2002 - L'Expansion
"Spécialiste de la gestion de crise, le chercheur français conseille les grandes entreprises. Et, dans les décombres des Twin Towers à New York, les règles qu'il a instaurées sont mises en oeuvre. ..."