mercredi 17 mars 2010

RETEX GRIPPE A H1N1 : Réflexion historique sur l’échec vaccinal de 2009

A lire sur La vie des idées : Le risque et la multitude - Réflexion historique sur l’échec vaccinal de 2009 par Jean-Baptiste Fressoz (historien des sciences, des techniques et de l’environnement, actuellement en postdoc à l’université de Harvard. Sa thèse (EHESS/IUE), intitulée « La fin du monde par la science, innovations, risques et régulations de l’inoculation à la machine à vapeur, 1750-1850 », fera l’objet d’une publication aux éditions Gallimard en 2011).
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EXTRAITS :
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"On critique surtout la communication du gouvernement et son incapacité manifeste à convaincre de la nécessité de se faire vacciner. L’argument de cet article est différent : il consiste à dire que l’échec vaccinal de 2009 est, plus profondément, celui du risque en tant que technologie de conviction et celui de la communication en tant que forme politique.
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Au XVIIIe siècle, la variole était une maladie universelle
Introduite en Angleterre dès les années 1720, l’inoculation demeure presque inconnue en France jusqu’en 1754, année [où] le géomètre et académicien Charles Marie de La Condamine lit à l’Académie des Sciences un mémoire en sa faveur. Le plus révolutionnaire dans ce mémoire réside dans la figure nouvelle créée par La Condamine : celle du géomètre directeur de conscience. Aux scrupules moraux des parents qui hésitent à inoculer leurs enfants, il oppose des théorèmes : « Le père doit-il exposer son fils volontairement ? » La Condamine répond : « Oui, et je le démontre »
Cette démonstration est fondée sur la comparaison des risques : le risque de mourir de la petite vérole naturelle au cours de sa vie est de 1 sur 9, le risque de mourir de l’inoculation est d’environ 1 sur 300. Tout individu raisonnable doit choisir de courir le moindre risque....
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POUR ALLER PLUS LOIN
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mes précédents billets sur le RETEX de la grippe A H1N1
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