dimanche 8 novembre 2009

Résilience, débat sur l'identité nationale et livre blanc sur la défense et la sécurité nationale

Dans la continuité de mon billet précédent, voici une définition de la résilience nationale, telle que le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (2008) la comprend. Cet extrait est une réponse de Jean-Claude MALLET, Président de la Commission du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale lors d'un débat organisé par la FRS "Le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale : et après ?" (p.16) :

"Une définition de la résilience est présente dans le Livre blanc. Il s’agit de la capacité des sociétés, des institutions et de l’opinion à encaisser des chocs et à rétablir un fonctionnement normal de la vie courante. La définition est donc relativement simple.
Notre constat est que le territoire et la population français (comme européens) sont exposés. Il fallait le dire. On nous a critiqués en affirmant que nous allions créer inutilement de l’anxiété, « militariser » la société civile… Nous avions dans la Commission des personnes qui avaient l’habitude de produire des analyses sociales et sociologiques. Ils ont été particulièrement utiles.
En utilisant ce terme, nous avons voulu indiquer que les pouvoirs publics devaient préparer l’opinion. Il ne s’agit pas de développer de l’anxiété mais bien de proposer une information permettant à nos concitoyens d’acquérir certains réflexes. Un nombre considérable de démocraties fonctionne de la sorte. Cette information et cette préparation aux chocs peuvent faire partie de l’organisation sociale. Ce n’est pas le cas en France.
Il convenait donc de se demander si l’appareil d’État, notamment les institutions, sont eux-mêmes organisés pour être résilients. Par ailleurs, il fallait chercher à savoir si la gestion de la communication en temps de crise était organisée. Dans ce domaine, la réaction des Londoniens après les attentats de 2005 a souvent été citée en exemple.
La résilience recouvre donc l’organisation des pouvoirs publics, la préparation des mécanismes de gestion des crises et l’ensemble du dispositif permettant d’analyser la capacité de réaction de la société.
Le renseignement est ainsi l’un des outils de la résilience. Dans les livres blancs précédents, il était défini comme une fonction majeure, sans pour autant que des développements importants ne lui soient consacrés. Nous avons préféré « mettre sur la table » un plan complet sur le renseignement. De la sorte, nous avons pu informer, afficher une politique. Nous avons fait savoir aux Français que l’État allait faire un effort dans les domaines de la connaissance et de l’anticipation.
La résilience est donc bien l’ensemble des politiques nous permettant de nous préparer aux chocs et de définir les réponses.
Bien souvent, certains se demandent s’il faut tout dire à la population, s’il ne serait pas préférable de lui cacher les éléments les plus anxiogènes. C’est un débat récurrent, même au plus haut sommet de l’État. De nombreux ministres ont répondu qu’il fallait responsabiliser les Français, en leur indiquant notamment que notre système de réaction aux crises était insuffisant par rapport aux types de risques auxquels nous sommes confrontés. L’introduction de la notion de résilience est l’un des éléments de réponse que la Commission a voulu produire à cette situation."

1 commentaire:

  1. @ L'auteur,

    La combinaison entre résilience et identité nationale est dans votre article, aussi utile socialement que profonde sur le plan stratégique. Mais, elle est à des années-lumières de ce récent débat sur l'ID nationale car piégé, creux, électoraliste et donc inutile tous azimuts.

    Cordialement

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