dimanche 8 novembre 2009

Débat sur l'identité nationale : quelle utilité ?

Je n'ai pas réussi à trouver dans les participations au grand débat sur l'identité nationale des écrits se positionnant sur la nécessité stratégique de retrouver une identité nationale. (je suis preneur de ce que vous auriez d'ailleurs pu lire sur ce thème).
Pour ma part, la nation doit être considérée comme un acteur stratégique (on nous répète suffisamment que les guerres se gagnent avec l'opinion publique).
Pour que cet acteur stratégique soit robuste, fiable et donc source de puissance, il faut lui donner corps et esprit, développer ce que les militaires nomment l'"esprit de corps", créer les conditions de cohésion autour d'idéaux communs.
De la qualité de cette identité commune dépendent véritablement la solidarité et la résilience de la nation face à toute catastrophe, guerre ou action terroriste.
Donc face aux risques.
Dans notre "société du risque", tout se passe comme si nos élites n'avaient que peu confiance dans la force à les suivre de la société qu'ils dirigent. Se méfiant de la faible ou inadéquate réaction de leur concitoyens, ils exagèrent le niveau des menaces, sur-réagissent et au final en traitant les risques de manière disproportionnée créent des effets induits dont les conséquences sont pires que le premier risque auquel ils devaient faire face.
Redéfinir notre identité nationale doit être compris dans une logique d'efficacité stratégique. Il y a là un véritable défi. La société du risque est véritablement une donnée de notre époque qui se manifeste par la peur de l'avenir, l'incertitude, la fébrilité et la sur-réaction. Redéfinir l'identité nationale, c'est resserrer les liens entre entre citoyens mais aussi entre le peuple et ses élites. C'est restaurer les conditions de la confiance réciproque seule à même de permettre, le jour J, les capacités de résilience.
Frank Furedi, sociologue britannique auteur de "invitation to terror" et "culture of fear" l'a très bien vu.
What is striking about the threat assessments made by political leaders is the lack of confidence they have in the resilience of their own institutions and people. (Franck Furedi, Invitation to terror, p.12)
We can now make sense of the prevailing mood of elite alarmism towards the threat of terrorism. Unable to offer a meaningful account of its own way of life, and insecure about its own authority, it cannot help but overreact to the challenge it faces. Through insecure musings about existential threats and a war without an end it expresses its worst fears about the transience of its own authority. Its reaction to the risk of terrorism may be disproportionate and likely to intensify problems.” (Franck Furedi, Invitation to terror, p.168)

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