lundi 8 mars 2010

Le rôle de l’historien face à la catastrophe

A lire dans le Magazine de la communication de crise et sensible (publié par l’Observatoire International des Crises® (OIC), www.communication-sensible.com), "Le rôle de l’historien face à la catastrophe, entretien avec François WALTER, historien, recueilli par Thierry Portal (auteur de « Crises et facteur humain : les nouvelles frontières mentales des
crises » – De Boeck Université, novembre 2009).
EXTRAITS :
"Remonter dans le passé peut aider à comprendre les soubassements culturels de l’idée même de catastrophe et son évolution vers l’idée du risque. Cette approche historique permet aussi d’isoler les peurs auxquelles celle-ci renvoie et explique, en grande partie, nos ‘civilisations du risque’ (Expression empruntée à Patrick LAGADEC, La Civilisation du risque : catastrophes technologiques et responsabilité sociale, Paris, Éditions du Seuil, 1981.)
Au XXe siècle, l’angoisse des deux guerres mondiales a éclipsé toutes les autres peurs, les condensant en quelque sorte sur le constat que l’homme lui-même était capable de déclencher l’apocalypse et de s’autodétruire. C’est un seuil dans l’échelle des craintes collectives. Jusqu’alors, les dangers étaient toujours ciblés et circonscrits géographiquement : une catastrophe naturelle touchait une région, une ville ; il était possible de désigner le responsable, au besoin de le stigmatiser dans des catégories désignées comme indésirables (les sorcières, les étrangers, les vagabonds, les juifs considérés comme les vecteurs des épidémies). Désormais, depuis Hiroshima, le danger est diffus et tout peut disparaître dans un cataclysme nucléaire (un holocide). Ce sentiment de peur globale est constitutif de notre époque. Nous sommes une « société du risque » (concepts popularisés par le sociologue allemand U. Beck. Voir Ulrich BECK, La Société du risque : sur la voie d’une autre modernité, trad. de l’allemand, Paris : Aubier, 2001.), que menacent globalement les virus émergents, le terrorisme susceptible de frapper partout, en attendant la catastrophe climatique annoncée, dont tout le monde parle mais dont le ‘management’ dépasse le rayon d’action du simple citoyen."
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