dimanche 26 décembre 2010

La société de la peur

L'éditorial d'Yves Thréard (Le Figaro , 10 décembre 2010) est resté largement inaperçu dans le vacarme médiatique, qui a fait de cet événement naturel un événement insupportable voire surnaturel.
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Pourtant, cet éditorial pointe bien les défaillances de notre société de la peur, société du risque, qui ne supporte plus ni l'imprévu, ni les dysfonctionnements.
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Au lieu de renforcer les solidarités, la culture de préparation et donc la résilience, l'événement a surtout attiser la défiance et la recherche de boucs émissaires.

Dans ce climat délétère, cet éditorial est salutaire, dommage qu'il n'ait rencontré que peu d'écho !

EXTRAITS :

«Ce n'était qu'une brève tempête de neige en décembre !
Comme il peut en survenir ce mois-là. Comme nous souhaitons en voir toujours, pour nous rappeler le rythme des saisons.
Ses conséquences ont pourtant suscité l'une de ces polémiques dont nous avons le secret. Aussi ridicule que symptomatique des tares dont souffre la France d'aujourd'hui.
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Sérieusement, y avait-il des raisons de se plaindre parce que les flocons tombaient plus dru que prévu ? Parce que, pendant 24 heures, la circulation automobile était rendue impossible en quelques endroits ? Parce que certains d'entre nous n'ont pas pu rentrer chez eux comme d'habitude ?
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Avons-nous à ce point perdu le sens de l'imprévu, du risque, de la vie ?
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Voudrions-nous qu'elle soit réglée comme du papier à musique ?
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Cet épisode est révélateur de nos peurs.
Incapables que nous sommes devenus de nous prendre en charge. Ce qui n'est pas le moindre des paradoxes, à l'heure où l'individualisme domine. Immédiatement, c'est la faute de l'État. L'État protecteur, dont nous ne cessons de nous défier, mais duquel nous exigeons tout. Du gouvernement, qui n'en fait jamais assez. Qu'il fasse trop chaud ou trop froid, il a tort, il est coupable.
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Apprenons à vivre autrement que dans cette société de l'instant, du zéro défaut.
Quelques-unes de nos peurs se dissperont alors. Peut-être.»

POUR ALLER PLUS LOIN :

Mes précédents billets traitant de la peur dans notre société :

jeudi 9 décembre 2010

POUR UNE RESERVE DE SECURITE NATIONALE

Le 14 décembre, au cours d’une conférence de presse, les sénateurs Joëlle GARRIAUD-MAYLAM et Michel BOUTANT présenteront les principales conclusions de leur rapport d’information : « POUR UNE RESERVE DE SECURITE NATIONALE »
EXTRAITS :

"La France doit pouvoir faire face à plusieurs types de crise : des conflits régionaux, des actes terroristes majeurs, des catastrophes naturelles ou des pandémies. Or, ces crises sont susceptibles de saturer les capacités des forces d’active des armées, des services de sécurité et de secours.
La commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées a donc souhaité savoir dans quelles mesures les réserves militaires et civiles peuvent apporter un renfort aux forces d’active.
Après un diagnostic approfondi, le rapport de la mission sénatoriale propose une série de mesures de nature à accroître la réactivité des réservistes lors du déclenchement de la crise. La mission a, notamment, élaboré une proposition de loi tendant à insérer dans le code de la défense un nouveau cadre juridique de « réserve de sécurité nationale » qui permettra de fiabiliser le recours aux réserves militaires et civiles afin de prolonger et d’amplifier la capacité de l’Etat à faire face à ces crises, à intervenir plus efficacement et à mieux protéger la population.
EN SAVOIR PLUS :

Vidéo de Michel BOUTANT et Joëlle GARRIAUD-MAYLAM sur l'état des lieux de la réserve militaire et civile en France