vendredi 26 juin 2009

AUDIT DES CAPACITÉS DE GESTION DES CRISES

Encore une lecture extrêmement intéressante, qui nous est signalée par le non moins passionnant site du JAC-CERDACC (Journal des Accidents et des Catastrophes édité par le CERDACC (Centre Européen de Recherches sur le Droit des Accidents Collectifs et des Catastrophes). Ecrit par Patrick Lagadec, ce document propose un bilan historique des capacités de gestion des crises ainsi que des pistes de réflexions et des méthodes pour améliorer nos capacités en ce domaine.
AUDIT DES CAPACITÉS DE GESTION DES CRISES - Cadrage, Evaluation, Initiatives (Ecole Polytechnique - Centre National De La Recherche Scientifique - Département d’Economie, Cahier n° 2009 – 19 Juin 2009)

En voici le résumé :

« Les bouleversements enregistrés sur le front des crises majeures appellent un réexamen rapide de nos capacités de « gestion de crise » et à des progrès décisifs en matière de pilotage. Cette contribution vise à :
1°) Renseigner le contexte multiforme et instable dans lequel penser et développer les audits et les initiatives nécessaires : les catastrophes, les événements-crises, les crises systémiques, la dislocation de nos univers et socles de référence.
2°) Proposer quelques pistes pour ces démarches d’évaluation et d’invention à engager sans délais. »
Selon Patrick Lagadec, il s'agit donc d'une "Urgence vitale" :
« Après l’épreuve de la crise financière, en pleine tourmente économique et sociétale, les acteurs semblent mieux préparés à ces ouvertures. L’exigence est bien de dépasser notre habitude des constats pour passer aux initiatives. Le problème n’est pas de trouver le bon modèle à consacrer, mais de se consacrer à des actions de progrès immédiates qui permettront au plus grand nombre de se mettre en boucle positive d’apprentissage rapide et particulièrement inventif. »

Voici un extrait du premier chapitre : "Approche :
« A l’heure où les crises, effectives ou potentielles, dans tous les secteurs, en viennent à structurer, voire à submerger, les agendas des responsables comme les perceptions collectives, il est crucial de réfléchir aux visions à forger, questions à poser, initiatives et démarches de progrès à engager si nous voulons être effectivement au rendez-vous des vulnérabilités du XXIe siècle. Et si, comme c’est indéniablement le cas aujourd’hui, nous sommes en présence de ruptures majeures sur le théâtre de nos risques et de nos crises, il nous faut penser et engager des ruptures créatrices également majeures dans nos logiques d’anticipation, de prévention, de leadership et de réponse. C’est sur cette toile de fond que peuvent être pensés, préparés et engagés les audits et progrès aujourd’hui nécessaires – avant que le réel ne vienne infliger de nouvelles Etranges Défaites (Marc Bloch). L’impératif stratégique est de ne pas « être en retard d’une guerre ». C’est le risque de toutes les époques. Et c’est bien le piège mortel qui nous guette dans un monde en proie à des mutations continues, accélérées, généralisées. Ce fut l’interrogation pathétique de la commission de la Chambre des Représentants après la débâcle provoquée par le cyclone Katrina (août 2005) :

"Mais pourquoi apparaissons-nous systématiquement en retard d’une catastrophe ? "
Très bonne lecture, en attendant vos commentaires !

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