mardi 29 septembre 2009

AFGHANISTAN : PREVENTION DES RISQUES DUS AUX ENGINS EXPLOSIFS IMPROVISES (IED)

Les premiers engins résistants aux attaques IED (Improvised Explosive Device) viennent d'être déployés en Afghanistan au profit de l'armée américaine.
Ceci, seulement 3 mois après avoir été commandés !
Cet engin, le M-ATV (Mine resistant, ambush-protected, All-Terrain Vehicle) bénéficie des qualités suivantes :
- mobilité
- caisse en forme de V, permettant de dévier l'effet de l'explosion
- capacité reconnue à diminuer le nombre de victimes de "roadside bombs"

Le cahier des charges, résultant d'un programme réalisé dans l'urgence ("crash programm"), visait à fournir aux forces armées un véhicule plus petit (que le Humvee), mieux manoeuvrable et à capacité tout-terrain. Au final, un véhicule transport de troupes véritablement adapté au terrain afghan.
Cet engin transportera 5 soldats.
Les forces américaines en ont commandé 4 300.


"Nous avons grillé tous les feux rouges pour déployer ces engins sur le théatre d'opérations. Nous faisons le maximum pour nous assurer de leur fiabilité, de l'exhaustivité de l'estimation des risques et de leur déploiement effectif en Afghanistan" déclarait ainsi le Général Michael M. Brogan, officier de marque pour ce programme et commandant le Marine Corps Systems Command.
("We have pulled out all the stops to collapse the schedule and get these vehicles into theater. We are doing everything that's required to ensure that they are safe, that the risk assessments are complete, [and] that they're fully integrated and flown into Afghanistan.").

Voir également :
et

samedi 26 septembre 2009

un MASTER sur les RISQUES SANITAIRES NRBC

Mon ami SD me signale l'intéressante ouverture d'un nouveau MASTER-2 professionnel consacré aux risques sanitaires liés aux événements de nature nucléaire, radiologique, biologique ou chimique (NRBC).
Créé par l'Ecole du Val de Grace, en collaboration avec l’Université Paris VI et le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), ce MASTER 2 NRBC répond aux attentes des pouvoirs publics et aux interrogations des acteurs de la santé. Il s’inscrit dans le cadre des formations en santé publique notamment celles relatives à l'épidémiologie interventionnelle. C’est sur ce dernier thème qu’est centré ce MASTER.
L’enseignement délivré répond aux principales problématiques posées par le risque NRBC : identification des risques, doctrines de mise en œuvre des contre mesures sanitaires, principes de prise en charge des victimes, conception et déroulement des plans de secours, conséquences sociétales, juridiques de ces menaces, éléments permettant une meilleure gestion de l’information en situation de crise...
En définitive, tout ce qu'il faut connaître pour gérer les risques et crises sanitaires de type NRBC.
3 formules sont proposées :
- cursus complet en vue de l’obtention du MASTER 2 PRO
- cursus menant à l’obtention d’un diplôme universitaire (DU)
- cursus menant à l’obtention d’une autorisation universitaire (AU)
Publics concernés : pas seulement le personnel de santé :
- praticiens de la santé (médecins, pharmaciens, odontologistes, vétérinaires, paramédicaux) - autres responsables impliqués dans la prévention et la sécurité : ceux qui sont impliqués dans la planification, l’organisation et la mise en œuvre des plans de secours sanitaires répondant à ce type de risque, étudiants qui se destinent à la recherche sur les agents du risque intentionnel ou ceux qui suivent un cursus de gestion des risques.
Pour en savoir plus :
La plaquette de présentation du mastère
La Présentation du MASTER et modalités d’inscription sur le site du ministère de la santé et des sports
La présentation du mastère sur le site du service de santé des armées
La présentation du mastère sur le site de l’université Pierre et Marie Curie - formations NRBC

vendredi 25 septembre 2009

INCENDIES : malgré un durcissement de la règlementation, leur nombre ne baisse pas

Dans le prolongement de mon post précédent, quelques éléments de réflexion à partir d'un intéressant article publié par l'Usine Nouvelle le 21 septembre 2009 :
Ainsi, on constate qu'
"En France, depuis une dizaine d’années, le nombre d’incendies ne baisse pas, stagnant au-dessus de 300 000 par an, sites industriels et particuliers confondus."
La prise en compte de ce risque incendie est à l'origine d'un marché de prévention-protection des incendies des plus lucratifs " D’autant plus que le marché est tiré par la réglementation, durcie en permanence. Un exemple: il sera bientôt obligatoire d’équiper tous les foyers de système de détection de fumée."
Alors qu' "en France, à peine 5% des foyers sont équipés (89%enGrande- Bretagne, 95% aux Etats-Unis !). Cela pourrait concerner plus de 30 millions de foyers, «donc créer un marché de 600millions d’euros»" ...
Afin de bien choisir votre détecteur de fumées, je vous conseille également la lecture du récent article de "60 millions de consommateurs" : Trop de détecteurs de fumée ne sont pas fiables !

mercredi 23 septembre 2009

détecteurs de fumées : la majorité ne seraient pas fiables

Avant de pouvoir lire l'enquête de 60 millions de consommateurs, voici la dépêche AFP reprise par le Figaro :

"Selon une étude du magazine 60 millions de consommateurs à paraître jeudi, six des huit modèles les plus vendus sur le marché ne fonctionnent pas correctement.
Un constat pour le moins inquiétant. «La majorités des modèles de détecteurs de fumées a toujours de gros problèmes de détections des feux», dénonce le mensuel 60 millions de consommateurs. Concrètement, soit le détecteur de fumées détecte trop tard l'incendie, soit il ne le détecte pas du tout. Selon l'étude, six des huit modèles les plus vendus sur le marché sont dysfonctionnels.
«On estime qu'au cours de son existence, un Français sur trois sera confronté à un incendie», note le magazine. En 2008, la Direction de la sécurité civile (DSC) a recensé plus de 10.000 victimes d'accidents domestiques.
Pour alerter les autorités sur l'urgence de la situation, le magazine rappelle que «les fumées tuent plus que les flammes et une exposition même brève peut entraîner des handicaps à vie». Une proposition de loi déposée en 2005, visant à rendre obligatoire leur installation dans les foyers, pourraient être adoptée cet automne. En attendant, le magazine de l'Institut national de la consommation a saisi la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes pour demander un programme de contrôles renforcés ainsi que le retrait des produits défectueux."

lundi 21 septembre 2009

Catastrophes et risques urbains : le 23 octobre 2009, à la BNF

Comme je vous l'annonçai dès le 19 avril 2009 (cf. mon post "COLLOQUE SUR LES RISQUES URBAINS"), le colloque "Catastrophes et Risques Urbains" se tiendra le 23 octobre 2009, à la Bibliothèque Nationale de France.
Le programme est disponible ici.
On regrettera cependant que tous les thèmes du colloque ne participent pas pleinement à sa problématique. Pour autant, les interventions suivantes (notamment), s'annoncent prometteuses :

* Patrick Lagadec (École polytechnique) : « Crises du XXIe siècle : le défi de la discontinuité et du chaotique »

* François Walter (Université de Genève) : « Catastrophe et ordre urbain, XVIIe-XXe siècle »

* Lieutenant-colonel John Wilson (Sapeur-pompier de Belfast) : « L’approche globale du «risque urbain» au Royaume-Uni sous l’angle particulier de l’expérience des sapeurs-pompiers d’Irlande du Nord »
Dans mon billet du 5 septembre 2009, prévention et gestion des risques urbains, je vous conseillais une étude de 125 pages réalisée en 2007 et intitulée "prévention et gestion des risques urbains"disponible sur le site du Pôle de Recherche et d'Etudes Lorrain sur l'Urbain et le Développement Economique et Social (PRELUDES). Ce document reste une bonne introduction à ce colloque !

samedi 19 septembre 2009

TOUT SAVOIR SUR LA PANDEMIE

Alors que « l'épidémie de grippe a débuté en France », que des sujets en bonne santé et que des organisations militaires sont également touchées, je vous conseille deux émissions radio diffusées sur France Culture les 2 et 14 septembre 2009.
Se documenter un peu plus permet de mesurer les écueils de la communication gouvernementale. Ainsi, cette dernière recommande, si l’on n’a pas de mouchoir, de s’essuyer avec sa manche. Mais le virus se plaît dans l’eau à 30°. Le vêtement contaminé, une fois passé à la machine aura donc contaminé les autres vêtements… De même, le lave-vaisselle n’atteint pas une température suffisante pour tuer le virus. Enfin, il faut également intégrer le temps d’effet du vaccin : une personne vaccinée le 1er octobre ne sera immunisée que le 15 novembre.
Qui le sait ?
Ces deux émissions permettent d’en savoir plus et de découvrir deux livres, l’un déjà paru - Pandémie grippale : l'ordre de mobilisation (cf. mon post : Pandémie grippale et éthique citoyenne), l’autre à paraître cette semaine : Grippe A (H1N1) : tout savoir, comment s'en prémunir?
L'émission du mercredi 2 septembre 2009 : « Rentrée scolaire/grippe A (H1N1) » : à écouter à partir de la 42ème minute : permet d'écouter les interviews d'Emmanuel Hirsch. Professeur des université, directeur de l'Espace éthique de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris et du département de recherches en éthique, université Paris-Sud XI ainsi que Jean-Philippe Derenne. Consultant au groupe hospitalier à La Pitié-Salpêtrière.
Extraits : une pandémie ne doit pas être pensée comme un phénomène purement médical. Mais elle doit être envisagée comme un phénomène sociétal. Le professeur Hirsch remet en cause la communication gouvernementale qui est caricaturale et se borne à n’avoir qu’une « approche hygiéniste ».
L'émission du lundi 14 septembre 2009 : « Champ libre (1/5) - Pandémie en pixels » : écoutez notamment de la 33ème minute à la 37ème l'interview de Patrick Lagadec qui préconise d’avoir une approche « militaire » face à la grippe : il faut imaginer ce que va faire l’ennemi (« avoir une red team approach ») pour se mettre à sa place et savoir à partir de l’action ennemie ce qu’il faut faire. Patrick Lagadec remet également en cause le plan en citant le Dr James Young qui, confronté à la grippe du SRAS, a déclaré : « la première victime, c’était le plan ».
Bonne écoute.

jeudi 17 septembre 2009

Les mesures pour faire face à la pandémie grippale

A lire sur le Portail du gouvernement :
"Le ministre de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales et la ministre de la santé et des sports ont présenté une communication relative aux mesures pour faire face à la pandémie grippale.
Alors que la France vient de franchir pour la première fois la semaine dernière le seuil épidémique, l’observation du virus dans l’hémisphère sud conforte sa stratégie de lutte contre l’épidémie. En effet, si le virus exprime à ce stade une virulence modérée équivalente à celle de la grippe saisonnière, il est apparu très contagieux, et des formes graves, bien que rares, ont été observées.
C’est pourquoi, afin de limiter les risques pour la santé publique ainsi que la perturbation de la vie socio-économique, la France a mis en place un dispositif fondé sur les mesures suivantes : diffuser auprès du plus grand nombre les pratiques de prévention, disposer d’une quantité de vaccins permettant de proposer la vaccination à tous les Français ; être en mesure de fournir à tous les malades les antiviraux et les masques anti-projections nécessaires ; anticiper l’afflux de patients dans les services de réanimation, notamment par l’acquisition de matériels complémentaires.

lundi 14 septembre 2009

retour sur mon post : "AFGHANISTAN : CATASTROPHE EXAGEREE ?"

Dans un billet précédent, je souhaitais faire part de mon étonnement face au déchaînement médiatique clamant à la bavure.
Le Monde publie aujourd'hui les résultats de l'enquête officielle, qui relativise encore les faits, cette fois en faisant revenir la balance du côté de la "bavure" :
L'attaque sur les 2 camions citernes volés par les talibans aurait causé la mort de 69 talibans (contre 48 dans mon post précédent) et de 30 civils (sans préciser s'il s'agissait d'enfants ; contre seulement 6 dans mon billet précédent).
Le Monde cite également le ministre de la défense allemand qui avait justifié cette frappe le 5 septembre : les talibans comptaient utiliser les camions-citernes pour "lancer une attaque contre nos soldats à Kunduz". "Il y aurait eu d'horribles conséquences pour nos soldats. C'est pourquoi, à mon sens, le responsable militaire a pris la bonne décision", a-t-il ajouté.
Cet événement pose la question des renseignements acquis avant de décider la frappe : comment n'a-t-on pas pu s'apercevoir que les camions étaient entourés de villageois nombreux faisant la noria pour en vider l'essence?
Néanmoins, il faut reconnaître que l'on reste loin d'une frappe qui n'aurait tué que des civils ; qu'un seul des camions était enlisé, et que la forte présence de talibans souligne l'importance que cette opération avait à leurs yeux.

vendredi 11 septembre 2009

imaginer les risques terroristes

En ce 11 septembre, je ne résiste pas à vous livrer ce passage du livre de Mikkel Vedby Rasmussen, The Risk Society at War (pp. 66-67) : Après l'attentat au sarin dans le métro de Tokyo (1995), Clinton fait lire à ses conseillers en matière de lutte anti-terroriste les fictions existantes sur le sujet (et notamment les ouvrages de Tom Clancy). Cette démarche est rapprochée par l'auteur de celle des compagnies d'assurances qui envisagent et imaginent les risques (risk profiling) avant de fixer le coût des polices d'assurance permettant d'y faire face. Dans le cas du terrorisme, il s'agit de débrider l'imagination pour penser le pire afin d'élaborer les politiques de luttes anti-terroriste permettant d'y faire face. Cette anecdote montre bien comment une analyse rationnelle reste insuffisante pour appréhender le terrorisme. Selon l'auteur, la planification militaire s'apparentrait désormais à de la science fiction, afin de se préparer à affronter un ennemi qui n'existe pas encore, mais dont on peut déjà anticiper les modes d'action ...
Sans porter de jugement sur les politiques de lutte contre le terrorisme qui ont pu être depuis développées, cette citation me paraît intéressante pour souligner qu'en matière de gestion des risques, il faut aussi savoir faire preuve de créativité et d'imagination pour sortir des idées les plus communément admises, penser l'inconcevable et comme le dit Patrick Lagadec penser hors des cadres ("thinking out of the box").
Voici l'extrait :
"The need to imagine what might happen is even more pivotal when it comes to assessing what one's enemy might be up to. Following a Japanese cult's attack on passengers in the Tokyo subway with chemical weapons in 1995, President Clinton turned to the fiction of Tom Clancy and other popular novelits in order to think through what might happen if the United States was subjected to a similar attack, and he sent the books to his anti-terrorist team for comments. No doubt a lot people with PhDs in international security or strategy will look down their noses when people in high office use popular fiction as the basis for policy, but in the context of "risk society" it actually makes a lot of sense.
In a series of bestselling novels, Tom Clancy has made standard national security scenarios come to life by placing them in a narrative form. A Clancy novel is basically a RAND report written in the style of a thriller. Though his book is not science fiction in the strict sense, Clancy has used Stealth bombers, Predators drones and other new military technologies in his books before they became fully operational or widely known to the public. Thus the narrative of the novel provides a possibility to see how the use of RMA technology will play out, just as Clancy's scenarios for a terrorist attack on the US with nuclear or chemical weapons served as a way to show President Clinton what could happen. Clancy's novels are what Giddens describes as "risk profiling", which is what insurance companies undertake to calculate the odds on a house burning down as a basis for pricing an insurance policy. Luckily chemical attacks on civilians are a lot less common than houses burning down, but for this very reason the risk profiling of such events is all the harder. Fiction is one way of making up all the data.
Fiction makes possible future real in a way the more dry narratives of intelligence service and military planners cannot. [...] In Ulrich Beck's words, the future becomes a "real virtuality". From that point of view, defence planning in the US, and increasingly in other NATO countries as well, is now science fiction. [...] This approach focuses on how an adversary might fight rather than who that adversary might be or where he might want to engage the battle".

mercredi 9 septembre 2009

How A Culture of Preparedness Can Save You and Your Family

A lire sur le blog In Case Of Emergency, Read Blog, une recension du livre du général Honore (chef de la "Task Force Katrina", chargée de coordonner les efforts militaires lors de l’ouragan Katrina) Survival: How A Culture of Preparedness Can Save You and Your Family. L'occasion de découvrir un excellent blog sur la préparation citoyenne aux Etats-Unis, ainsi que le livre du général Honore dont je vous ai déjà parlé :

PANDEMIE GRIPPALE : LES PLANS ET PREPARATIONS A L’EPREUVE DES FAITS

LA CITATION DU JOUR, POUR UNE VERITABLE CULTURE CITOYENNE DE PREPARATION AUX RISQUES
Voir également le site du Général Honoré.

mardi 8 septembre 2009

Pandémie grippale et éthique citoyenne

Pour éclairer les débats actuels sur l'implication des citoyens et communautés dans le plan gouvernemental de lutte contre la grippe, je vous conseille la lecture de Pandémie grippale : l'ordre de mobilisation, que je vous avais conseillé comme lecture de rentrée. Ce livre se définit lui-même coimme un "manuel d'éthique pour temps de pandémie" (p. 28)
Ainsi peut-on lire :
p. 28 : "De quelle manière faire admettre des mesures contraignantes, des limitations à la liberté de mouvement, des confinements, des quarantaines, des restrictions dans la distribution de l'alimentation ou dans l'accès à certains services, alors qu'à aucun moment les responsables de la lutte contre la pandémie n'ont estimé opportun d'évoquer ces questions, d'y préparer l'opinion publique?"
p. 21 : "si les plans sont rédigés jusque dans la minutie de fiches adaptées à nombre de circonstances anticipées, nombre de médecins généralistes, et chaque jour davantage de membres de la cité, constatent leur impréparation et, d'une certaine manière, ce qu'ils commencent à considérer comme une stupéfiante négligence qui les a exclus d'un dispositif qui pourtant dépend essentiellement de leur capacité à assumer une responsabilité qui a priori leur est discutée ou confisquée."
p. 19 : "on ne saurait se satisfaire d'une communication qui s'évertue à rassurer sur l'accessibilité des thérapeutiques et des dispositifs hospitaliers"
p. 43 : "décider pour la patrie en intégrant le point de vue éthique, c'est donc permettre à ceux qui sont l'objet d'une politique d'en devenir également les sujets [...] dans la problématique de la pandémie, la logique commune de l'éthique et de la démocratie conseille de penser la menace grippale selon le paradigme historique de la patrie en danger. Intégrer le parti pris éthique à une politique de prévention, c'est mobiliser les citoyens pour la défense d'une cité ..."

L'appel des magistrats publié par Libération («Notre souci : préserver la démocratie») n'est qu'une des premières conséquences de la non implication, en amont, des citoyens dans leur défense face au risque de pandémie.
Rappelons que le plan gopuvernemental dans ses premières versions ne faiasit que très peu référence au citoyen, pourtant premier acteur dans la crise.
Soulignons également, comme nous y invite le général Honoré (chef de la Task Force Katrina, chargée de coordonner les efforts militaires lors de l’ouragan Katrina) que les risques d'ampleur auxquels nous serons confrontés nécessitent une véritable culture citoyenne de préparation face aux risques (voir mes Posts précédents :
Ceci ne me semble pourtant pâs remettre en cause mon Leitmotiv sur une nécessaire culture de préparation citoyenne face aux risques (ne se limitant pas à s'en laver les mains).

lundi 7 septembre 2009

AFGHANISTAN : CATASTROPHE EXAGEREE ?

Afin de modérer le modérer le battage médiatique de ce week-end sur l'Afghanistan et les qualifications exagérées de catastrophe intolérable nécessitant de remettre en cause la présence des forces occidentales là-bas, il aurait convenu que les informations délivrées par J-D M sur son blog soit plus reprises, à savoir :
"En Afghanistan, la frappe aérienne a causé la mort 54 personnes, parmi lesquelles figuraient 6 civils, dont un enfant, a déclaré à l'AFP le gouverneur de la province, Mohammad Omar. Parmi les morts, "48 hommes ont été identifiés comme armés, tandis que le reste était des civils". omme toujours, ces chiffres doivent être pris avec précaution, mais ils minorent sérieusement l'accusation initiale de 90 morts, dont de nombreux civils.
Voir son Post intégral ici.
Une fois encore, dans notre société du risque, risk-averse et prompte à sur-réagir sans se démentir par la suite, on voit bien quelle conséquences peuvent avoir les fébrilités médiatiques jusque dans la conduite de la guerre.
C'est certainement ce qui caractérise le plus les guerres actuelles : elles se déroulent dans une société post-moderne qui est celle du risque et qui impacte considérablement la manière de les conduire.
J'y reviendrai très prochainement.

vendredi 4 septembre 2009

Jouer pour apprendre à gérer la pandémie A H1N1

Dans un article publié le 31/08/2009 et intitulé "The Great Flu", le jeu pour comprendre la grippe", le journal La Croix présente un site néerlandais qui "propose aux internautes d'apprendre à mieux appréhender les enjeux de la grippe A par un jeu pédagogique" :
" «Vous êtes le dirigeant de l’organisme de contrôle de la pandémie mondiale de grippe . C’est à vous de lutter contre la propagation d’un terrible virus. Le destin du monde dépend de vous ! » C’est sur un ton grave, une musique dramatique et des images de patients portant un masque que l’internaute est accueilli sur le site du jeu éducatif en ligne « The Great Flu » (La grande grippe). L’entrée en matière peut paraître déplacée au regard de la gravité du sujet. Mais le but de ce jeu, réalisé par le centre médical Erasmus de Rotterdam (Pays-Bas), « est avant tout pédagogique », dit Fred Balvert, à l’origine du site. « C’est un outil qui a fait ses preuves pour assimiler des connaissances de façon ludique », précise-t-il. Conçu pour les « 16-18 ans », le site a attiré 250 000 internautes de 76 pays depuis sa mise en ligne en mars dernier. ...
La suite de l'article, ici.

Changemant climatique et sécurité stratégique des USA

Un article consacré aux effets stratégiques du changement climatique pour les USA ("Climate Change Seen as Threat to U.S. Security") et publié dans le New York Times le 20 août 2009 a peu été repris.


L'analyse développée (les changements climatiques génèrent des bouleversements, sources possibles de conflits et nécessiteront l'intervention des forces armées US pour 3 raisons : résoudre ces conflits / protéger les installations militaires US vulnérables (notamment les bases navales) / fournir les moyens logistiques pour les interventions humanitaires)) n'est pas neuve (voir plus bas le lien vers l'analyse de l'IRIS de fev 2009) mais doit retenir notre attention pour 2 raisons :
- le changement de position des USA face au risque climatique s'explique par la prise de conscience que la gestion des conséquences de ces changements sera plus chère que leur maîtrise en amont (le battage médiatique sur la menace stratégique doit aider les partisans d'une politique climatique américaine) ;
- les conséquences sécuritaires de ces changements obligent les Etats à développer des stratégies militaires basées sur des approches de plus en plus globales, peut-être un futur sujet pour le "thème du mois" sur Alliance géostratégique... ?

Voici l'article de JOHN M. BRODER :

"The changing global climate will pose profound strategic challenges to the United States in coming decades, raising the prospect of military intervention to deal with the effects of violent storms, drought, mass migration and pandemics, military and intelligence analysts say.
Such climate-induced crises could topple governments, feed terrorist movements or destabilize entire regions, say the analysts, experts at the Pentagon and intelligence agencies who for the first time are taking a serious look at the national security implications of climate change.
Recent war games and intelligence studies conclude that over the next 20 to 30 years, vulnerable regions, particularly sub-Saharan Africa, the Middle East and South and Southeast Asia, will face the prospect of food shortages, water crises and catastrophic flooding driven by climate change that could demand an American humanitarian relief or military response.
An exercise last December at the National Defense University, an educational institute that is overseen by the military, explored the potential impact of a destructive flood in Bangladesh that sent hundreds of thousands of refugees streaming into neighboring India, touching off religious conflict, the spread of contagious diseases and vast damage to infrastructure. “It gets real complicated real quickly,” said Amanda J. Dory, the deputy assistant secretary of defense for strategy, who is working with a Pentagon group assigned to incorporate climate change into national security strategy planning.
Much of the public and political debate on global warming has focused on finding substitutes for fossil fuels, reducing emissions that contribute to greenhouse gases and furthering negotiations toward an international climate treaty — not potential security challenges.
But a growing number of policy makers say that the world’s rising temperatures, surging seas and melting glaciers are a direct threat to the national interest.
If the United States does not lead the world in reducing fossil-fuel consumption and thus emissions of global warming gases, proponents of this view say, a series of global environmental, social, political and possibly military crises loom that the nation will urgently have to address.
This argument could prove a fulcrum for debate in the Senate next month when it takes up climate and energy legislation passed in June by the House.
Lawmakers leading the debate before Congress are only now beginning to make the national security argument for approving the legislation.
Senator John Kerry, the Massachusetts Democrat who is the chairman of the Foreign Relations Committee and a leading advocate for the climate legislation, said he hoped to sway Senate skeptics by pressing that issue to pass a meaningful bill.
Mr. Kerry said he did not know whether he would succeed but had spoken with 30 undecided senators on the matter.
He did not identify those senators, but the list of undecided includes many from coal and manufacturing states and from the South and Southeast, which will face the sharpest energy price increases from any carbon emissions control program.
“I’ve been making this argument for a number of years,” Mr. Kerry said, “but it has not been a focus because a lot of people had not connected the dots.” He said he had urged President Obama to make the case, too.
Mr. Kerry said the continuing conflict in southern Sudan, which has killed and displaced tens of thousands of people, is a result of drought and expansion of deserts in the north. “That is going to be repeated many times over and on a much larger scale,” he said.
The Department of Defense’s assessment of the security issue came about after prodding by Congress to include climate issues in its strategic plans — specifically, in 2008 budget authorizations by Hillary Rodham Clinton and John W. Warner, then senators. The department’s climate modeling is based on sophisticated Navy and Air Force weather programs and other government climate research programs at NASA and the National Oceanic and Atmospheric Administration.
The Pentagon and the State Department have studied issues arising from dependence on foreign sources of energy for years but are only now considering the effects of global warming in their long-term planning documents. The Pentagon will include a climate section in the Quadrennial Defense Review, due in February; the State Department will address the issue in its new Quadrennial Diplomacy and Development Review.
“The sense that climate change poses security and geopolitical challenges is central to the thinking of the State Department and the climate office,” said Peter Ogden, chief of staff to Todd Stern, the State Department’s top climate negotiator.
Although military and intelligence planners have been aware of the challenge posed by climate changes for some years, the Obama administration has made it a central policy focus.
A changing climate presents a range of challenges for the military. Many of its critical installations are vulnerable to rising seas and storm surges. In Florida, Homestead Air Force Base was essentially destroyed by Hurricane Andrew in 1992, and Hurricane Ivan badly damaged Naval Air Station Pensacola in 2004. Military planners are studying ways to protect the major naval stations in Norfolk, Va., and San Diego from climate-induced rising seas and severe storms.
Another vulnerable installation is Diego Garcia, an atoll in the Indian Ocean that serves as a logistics hub for American and British forces in the Middle East and sits a few feet above sea level.
Arctic melting also presents new problems for the military. The shrinking of the ice cap, which is proceeding faster than anticipated only a few years ago, opens a shipping channel that must be defended and undersea resources that are already the focus of international competition.
Ms. Dory, who has held senior Pentagon posts since the Clinton administration, said she had seen a “sea change” in the military’s thinking about climate change in the past year. “These issues now have to be included and wrestled with” in drafting national security strategy, she said.
The National Intelligence Council, which produces government-wide intelligence analyses, finished the first assessment of the national security implications of climate change just last year.
It concluded that climate change by itself would have significant geopolitical impacts around the world and would contribute to a host of problems, including poverty, environmental degradation and the weakening of national governments.
The assessment warned that the storms, droughts and food shortages that might result from a warming planet in coming decades would create numerous relief emergencies.
“The demands of these potential humanitarian responses may significantly tax U.S. military transportation and support force structures, resulting in a strained readiness posture and decreased strategic depth for combat operations,” the report said.
The intelligence community is preparing a series of reports on the impacts of climate change on individual countries like China and India, a study of alternative fuels and a look at how major power relations could be strained by a changing climate.
“We will pay for this one way or another,” Gen. Anthony C. Zinni, a retired Marine and the former head of the Central Command, wrote recently in a report he prepared as a member of a military advisory board on energy and climate at CNA, a private group that does research for the Navy. “We will pay to reduce greenhouse gas emissions today, and we’ll have to take an economic hit of some kind.
“Or we will pay the price later in military terms,” he warned. “And that will involve human lives.”
Voir également l’analyse de l’IRIS du 26 février 2009 au sujet de la sécurité climatique.

mercredi 2 septembre 2009

lecture de rentrée sur la grippe A H1N1 : Pandémie grippale - l'ordre de mobilisation

Pandémie grippale : l'ordre de mobilisation

Le site Espace éthique de l'AP-HP signale la parution demain d'un livre de 400 pages consacré à la manière de gérer la crise pandémique. La présentation complète de ce livre est disponible ici.
"La pandémie grippale A(H1N1) a surpris, en avril dernier, ceux qui s'y préparaient pourtant depuis des années. Aucun dispositif n'a permis de limiter l'extension du phénomène désormais planétaire. Il est vraiment urgent d'anticiper son impact si, dans les mois qui viennent, le virus déjouait les stratégies et générait un désastre sanitaire peu contrôlable. Les plans nationaux conçus pour assurer l'accès aux traitements et la continuité de la vie publique énoncent des dispositifs dont on ignore en pratique l'efficacité. Face à une menace imprévisible et dont on ne sait quelle en serait l'intensité, peut-on s'en remettre en toute confiance à des procédures dont la mise en œuvre dépendra pourtant directement de la motivation des personnes ? Aujourd'hui, qui peut affirmer sérieusement que notre société est prête à assumer des défis dont, en fait, elle ne sait rien de précis ? Qui est assuré que les solidarités seront plus fortes que l'individualisme du « sauve-qui-peut » ? Il est encore temps de créer les conditions d'une concertation publique qui permette de sensibiliser le corps social afin de le mobiliser. À eux seuls, les stocks d'antiviraux, de masques et les vaccins ne constituent qu'un aspect partiel des réponses exigées face à une menace pandémique. Confrontée à des choix difficiles, la société préservera-t-elle les valeurs de démocratie ou versera-t-elle dans l'état d'exception ? Selon quels critères les décisions seront-elles prises ? Quelles instances en assureront l'arbitrage lorsqu'elles auront pour conséquence la vie ou la mort de personnes ? Notre pays saura-t-il, en situation extrême, honorer la tradition des droits de l'homme et témoigner sa sollicitude à l'égard des plus vulnérables, notamment auprès des populations démunies de toute ressource thérapeutique ? Même si la menace pandémique s'estompait dans les prochains mois, il est important d'avoir le courage d'aborder dignement les questions de fond. À vouloir les éviter ou les évincer, l'irresponsabilité et l'indifférence gagnent sur la lucidité et l'esprit d'initiative. Il s'agit là d'une première défaite qui rend dès lors plus incertain encore l'engagement qui s'impose pourtant à tous. Ce livre est un acte politique : il se propose de contribuer dans l'urgence à l'indispensable débat public organisé dans les prochaines semaines. Associant les meilleures compétences, il présente des pistes de réflexions et des propositions nécessaires en temps de pandémie."
Bonne lecture, bonne rentrée !